Soutenir une femme victime

Voici des signes ou des comportements pouvant être observés chez une victime

La femme... 

  • Semble triste ou déprimée;
  • Semble nerveuse, anxieuse;
  • Doute d’elle-même, de ses capacités;
  • Exprime de la honte ou de la culpabilité;
  • Évite le contact des yeux;
  • Montre une difficulté à s’exprimer, est réticente à donner de l’information;
  • Montre une discordance entre les blessures constatées et les explications données;
  • Est discrète ou embarrassée par la présence de son conjoint : parle peu, le regarde avant de répondre, etc.

Pourquoi les femmes restent ou retournent dans une relation de violence conjugale?

  • Dans l’apprentissage social que nous recevons encore aujourd’hui, la femme est responsable du bon fonctionnement du couple et de la famille.
  • L’homme est encore souvent le principal pourvoyeur (aspect financier) donc  la femme est parfois dépendante financièrement de son conjoint.
  • S’il y a des enfants, la femme peut se sentir coupable d’enlever le père aux enfants ou avoir peur d’une garde partagée laissant seuls les enfants avec le conjoint violent.
  • Partir ne veut pas nécessairement dire que la violence cesse, au contraire souvent celle-ci augmente après la séparation ce qui peut faire peur à la femme.
  • La femme a espoir que la situation change.
  • Elle peut se percevoir comme la responsable des gestes violents et croire que la violence peut arrêter si elle devient une meilleure mère, une meilleure conjointe.
  • La femme a tendance à excuser la violence si elle croit connaître les justifications et les explications des comportements de son conjoint. Elle se voit en mesure d’aider son conjoint ou de minimiser la responsabilité de ce dernier.
  • Les réactions du milieu sont inadéquates. Elle n’a aucun soutien de son entourage.
  • La femme est souvent isolée et a peu ou pas de ressource.
  • La femme a peur que si elle résiste à la violence ceci provoquera une violence plus grande chez son conjoint.
  • Une relation de couple répond à un besoin ainsi ce besoin doit-il être répondu autrement pour aider à envisager une rupture définitive.
  • Envisager une rupture peut signifier une démarche longue et difficile :
  • prendre conscience de ses besoins;
  • augmenter la confiance en soi;
  • se protéger des effets négatifs de la séparation;
  • apprivoiser la solitude;
  • faire face aux préjugés;
  • être confrontée au rejet;
  • s’appauvrir financièrement. 

Que pouvez-vous faire pour aider une femme que vous croyer ou qui est victime de violence conjugale? 

Ce qu’il faut faire :

  • Croire ce qu’elle vous dit.
  • L’écouter et valider ses dires sans la juger.
  • Lui transmettre clairement les messages suivants :
  • Elle n’est pas la cause de la violence;
  • Elle n’est pas à blâmer;
  • Elle ne peut modifier le comportement de son conjoint;
  • Les excuses et les promesses ne feront pas cesser la violence;
  • La violence n’est pas une perte de sang-froid, c’est un outil de domination;
  • La violence n’est pas une perte de contrôle, mais une prise de contrôle;
  • L’agression envers une conjointe est un acte criminel;
  • Elle n’est pas seule;
  • Elle n’est pas folle.
  • La violence n’est jamais excusable.
  • La sécurité de la femme et de ses enfants doit passer avant tout.
  • Parler avec elle des choix qui s’offrent à elle et l’aider à prévoir des mesures de sécurité pour elle et ses enfants.
  • Lui donner le temps de prendre ses propres décisions.
  • Respecter son besoin de garder le secret sur sa situation.
  • Lui procurer une liste d’organismes ressources.

Les femmes violentées ont besoin de notre appui et de notre encouragement pour faire les choix qui leur conviennent. Certains conseils leur sont nuisibles et peuvent même les mettre en danger.

Ce qu’il ne faut pas faire :

  • Lui dire quoi faire, quand partir ou ne pas partir.
  • Lui dire de retourner avec son mari et de faire plus d’efforts.
  • La tirer de sa situation en tâchant de trouver des solutions rapides.
  • Proposer de parler à son conjoint pour tenter d’arranger les choses.
  • Lui dire de rester pour le bien des enfants.